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Namhsan (BIR) – 5 au 10 février

En quête de la Birmanie « authentique » dont on nous a tant parlé (et d’un peu d’air pur), nous partons dans
les montagnes Shan, situées à 200km à l’est de Mandalay.

Bien entendu, Namshan, point de départ du trekking, n’est pas à côté et nous voici repartis pour une
après-midi de bus et une matinée de pick-up ! Nous sympathisons avec Brieuc, jeune belge en
vacances pour 3 semaines et qui sera un super compagnon de route pour les 10j suivants !
Le bus n’est pas récent mais les locaux ont une technique étonnante pour limiter la surchauffe :
des arrêts réguliers pour arroser, à grands coups de jet d’eau et pendant de longues minutes,
le moteur et les freins…

Nous repartons le lendemain matin … jusqu’à 18 personnes entassées dans un pick-up à l’embrayage mort
et aux amortisseurs inexistants ! 5H pour parcourir les 90 km de piste défoncée pour aller jusqu’à Namshan…
quand nous arrivons enfin, nous sommes tous recouverts d’une pellicule de sable rouge.

A peine arrivés, nous sommes accueillis par un affichage A4 indiquant que les randonnées de plusieurs jours
sont interdites, sans plus d’explication… alors que nous nous baladons dans les rues de Namshan, nous
croisons de nombreux militaires de la junte…nous ne nous sentons pas à l’aise.

Et pourtant, la ville est belle et les gens très accueillants ; perchée sur l’arrête d’une colline,
Namhsan domine de vastes champs de thé.

 

Arrivee sur Namhsan, joli village situe dans les montagnes Shan

 Les maisons en bois de teck, pour la plupart à un étage, nous rappellent les chalets de certains
vieux villages de montagne français (ex. Le Chazelet).

De retour à la guesthouse, on nous explique le contexte : les armées « rebelles » (soutenant le partie
démocratique de Aun San Suu Xi) sont largement présentes dans la région et des conflits armés ont
régulièrement lieu ; les autorités, sous couvert de « protection des touristes », préfèrent ainsi interdire
le passage à travers les villages « Shan ».

Nous tenterons un départ après-demain, le seul risque étant de devoir rebrousser chemin si nous rencontrons
des autorités gouvernementales.


Après une nuit bien fraîche (env 7°C – nous sommes à 1800m d’altitude), nous partons assister à la
cérémonie d’inauguration de la première « nonnerie » de Namhsan, pouvant accueillir jusqu’à 85 enfants
ou femmes – une construction financée par les donations des habitants.

 

avant d aller assister à la cérémonie d ouverture d une nouvelle "nonnerie" - ici, les jeunes nonnes

La cérémonie commence : après 7 jours et 7 nuits de prières sans discontinuer, les voix des moines se taisent,
les hauts parleurs redeviennent silencieux et une longue procession de femmes et hommes costumés se
rapproche lentement.
Une troupe de musiciens en turban rose se met à jouer, accompagnant un danseur aux mouvements saccadés.

Les couleurs sont vives et, avec la quinzaine de touristes présents, nous en prenons plein les yeux,
surtout que les habitants se prêtent avec enthousiasme et même fierté à nos petites séances photos
(tous ravis de pouvoir observer leur image sur l’écran).

Les costumes sont superbes et les habitants tres souriants

Un petit détour par une école située juste à côté et nous repartons, sous les « Bye Bye » et
cris d’excitation des enfants…

Cet après-midi, nous avons programmé une petite randonnée de « mise en jambes » (4h30 A/R) pour
nous rendre au village de « Arun ». Les militaires circulent, le gouvernement a l’œil et la consigne
est claire : interdiction de passer la nuit dans les villages, retour obligatoire à la seule guesthouse de Namhsan !

On arrive au village…à chaque maison, on nous invite à manger, à boire le thé…

Les enfants rentrent tout juste de l’école. Ils viennent spontanément à notre rencontre et découvrent
avec stupéfaction les poils blonds des avant-bras de Guillaume, l’attraction pendant quelques instants.

 

Les enfants sont intrigués par les poils blonds des avant-bras de Guillaume

On montre quelques cartes postales de Lyon et tous contemplent tout particulièrement les ponts illuminés.

Encore une belle journée qui s’achève…nous rentrons sur Namhsan régler les derniers préparatifs ; demain,
départ à 7h30 en compagnie de 2 italiennes, 1 russe, Brieuc (notre nouvel ami belge) et notre guide,
MaugMaug.


Namhsan > Hispaw : 3 jours et 2 nuits dans une Birmanie « authentique »

70km, 20h de marche, 3 cm d’épaisseur de natte en guise de matelas, 0 douche, 1,5kg de riz avalé
(du petit déjeuner au dîner), 0g de viande, 100% de gens accueillants et généreux, une 10aine de militaires
de l armée ‘ »rebelle » croisés, 8 pauses chez l’habitant pour 3 litres de thé (production locale) bus, au moins
3 monastères aperçus, 2 touristes croisés, 1 super guide…

Les habitants ne sont pas prévenus de notre arrivée (ici, aucun moyen de communication rapide), mais nous
serons toujours accueillis avec spontanéité et générosité.

Nous sommes en pleine saison sèche (il n’a pas plu depuis notre arrivée) et les collines, largement déboisées,
sont couvertes de plantations de thé (voire d’opium…la frontière chinoise étant proche).
Plus nous nous rapprochons de Hsipaw, plus les collines sont vertes, ouvrant même sur de jolies rizières
en terrasse.
Les charrues, péniblement tractées par de lourds bœufs à bosse, avancent lentement sur leurs larges
roues en bois.

 

Les charrues avancent doucement, sur leur lourdes roues en bois

Au petit déjeuner comme au dîner, nous ingurgiterons une quantité impressionnante de riz blanc,
souvent accompagné de légumes verts, maïs et piments en sauce. Le thé, principale boisson et première
ressource de la région, est servi en abondance.

L’intérieur des maisons, faites de bambous ou de bois, est sommaire et sombre (peu d’ouvertures).

La cuisine consiste en un feu, allumé dans un coin de la pièce ; sur les murs, on observe souvent un ou
plusieurs posters « occidentaux », reprenant une équipe de football, des plages paradisiaques ou une
superbe maison devant laquelle stationne une jolie voiture.


A 1800m d’altitude, les nuits sont fraîches et, tous alignés dans une même pièce, nous dormons à l’étage,
à même le sol, une simple natte nous servant de matelas. Pour l’occasion, les plus belles couvertures
ont été sorties.

Les toilettes sont rudimentaires (un trou dans une cabane de 1m²) et les douches inexistantes (devant
la maison, un tuyau canalise l’eau de la rivière et on utilise un petite bassine pour s’asperger).

 

Devant quelques maisons en bambous, très rudimentaires

Nous abordons, avec MaugMaug, quelques sujets politiques. Comme la grande majorité du peuple birman, il
semble acquis à Aun San Suu Xi… il nous montre un vieux billet de 5 kyaths soigneusement disposé dans
son portefeuille sur lequel figure le portrait de son père, LE Général. Nous croisons des habitants… il se tait.

C’est au cours du deuxième jour que nous croiserons quelques militaires de l’armée rebelle.

Portant armes et uniforme, il revêtent également…un large sourire. Nous entrons dans une des maisons où il sont
stationnés, les saluons et Emilie leur montre les cartes postales de Lyon (il y a maintenant un militaire
de l’armée rebelle qui se promène avec une image de Lyon!).

 

C est le deuxième jour que nous rencontrerons quelques militaires de l armée rebelle

Une poignée de main, un « good luck » et nous voici repartis.

Nous arrivons à la tombée de la nuit, sous un superbe coucher de soleil…
ouf, nos genoux un peu défectueux ont bien supporté les 10h de marche de cette 2ème journée !

Nous serons de retour début d’après-midi sur Hsipaw, après quelques haltes pour apprécier les paysages de
plus en plus verdoyants, prendre le thé chez les habitants et rigoler avec les enfants.

 

Petite pause thé avec nos collegues de route

Ce sont le bruit des klaxons, la pollution et la poussière qui nous accueillent, loin de la tranquillité des
villages « reculés » (et pour autant situés à seulement 20-30km). Nous passons la soirée avec Maug Maug,
qui nous amène à la foire locale.
Entre les stands de snack, d’ustensiles de cuisine et de vêtements, on trouve des posters et et T-shirt à
l’effigie d’Aun San Suu Xi … une liberté d’expression qui n’aurait pas été envisageable il y a quelques mois
encore. La « lady », comme on l’appelle ici, semble remporter la majorité des voix… les élections
parlementaires prévues dans 2 mois devraient le confirmer.

Après 3 jours extras dans les montagnes Shan, nous voici de nouveau sur la route, ou plutôt sur
les rails…

En route pour Bagan, avec un 1er trajet en train

Galerie photos:


 

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