Le style de vie des Ni-Vanuatu semble bien éloigné de notre mode de vie occidentale et, sur
les conseils de Thomas, nous partons donc sur l’île de Pelé, au nord d’Efate, pour une semaine
d’ « immersion ».
Il pleut des trombes et nous commençons à regretter notre choix : qu’allons-nous bien
pouvoir faire sur une île perdue, par ce temps ? Après 1h de bus et 20min de traversée en
barque, nous arrivons sur le village de Laonamoa.
A peine arrivés, on a déjà le sentiment que ça va nous plaire : ici, pas de route, pas de voiture ;
notre bungalow est posé au bord d’une jolie plage de sable blanc et dispose d’une petite avancée
en palmes tressées.
Pas d’eau courante ni d’électricité, mais l’eau du puits est potable et on nous donnera une lampe à pétrole.
Le village compte environ 150 habitants, fait de maisons pour la plupart en tôle, plus
rarement en dure ou en palmes tressées et 2 bungalows construits pour accueillir les touristes
et autres visiteurs.
La vie au quotidien sur Laonamoa :
Levers avec le soleil, vers 5h30, les habitants vaquent rapidement à différentes occupations,
profitant ainsi des heures les moins chaudes pour faire la lessive, entamer des travaux manuels
/ de construction etc.
Parmi les 3 constructions en cours pendant notre venue, une, en particulier, occupera les
hommes du village pendant de nombreuses heures : la cuisine du chef Tom, autorité respectée et
consultée pour les décisions relatives au village (mariage, travail, construction, conflits etc.).
Norman nous explique que ce genre de bâtisse, composée de piliers et poutres en bois ainsi que
d’un toit et des murs en feuilles de palmiers tressées, a une durée de vie limitée et devra sans
doute être refaite d’ici 15 ans ; pendant plusieurs jours entiers, ce sont ainsi tous les hommes
du village (dont un petit coup de main de Guillaume !) qui se mobiliseront, à tour de rôle.
De leur côté, les femmes préparent le repas, s’occupent des enfants en bas âge, font la lessive,
vont ramasser fruits et légumes, préparer les marchés, etc.
Toutes ces activités se déroulent tranquillement et sans précipitation, les contraintes de temps
étant moindres (d’ailleurs, nous n’avons pas souvenir d’avoir croisé un habitant avec une montre !).
A noter aussi que, ici, on a et on prend le temps… de ne rien faire ; discuter, s’assoir au bord
de la plage, aller se baigner etc.
Certains habitants sont également en ville (ie à Port Vila) pour travailler (construction, vente
de produits au marché etc.), ne revenant souvent qu’en fin de semaine.
Comme nous l’expliquent Norman et Saniel, les gens vont travailler quand il y a un besoin particulier
(ex. construire une maison en dur, acheter du sucre ou de la viande…), sinon, l’argent ne
leur sert pas à grand-chose : il suffit généralement de se baisser pour manger, pas de loyer, pas de
chauffage etc.
Les enfants (de 7 ans à 13-14 ans), quant à eux, partent vers 8h en direction de l’unique école de
l’île (qui compte 4 classes), pour des cours qui s’étalent entre 8h30 et 14h, avec une pause de 30 min
le midi.
A leur retour, vers 14h30, le village retrouve un peu plus de vie et retentit de leurs cris joyeux ;
aucun jouet industriel : ils se baignent, courent, vont se balader dans la forêt (coupe-coupe à la main
à moins de 6 ans…), jouent à la marelle (ce qui a permis à Emilie de s’y remettre…), aident aux tâches
ménagères etc.
Une matinée à l’école et quelques cours…
Un des temps forts de notre séjour sur l’île auront été ces quelques heures à l’école…
Emilie est allée voir un des profs de l’école pour lui proposer de partager avec les enfants
certaines photos de notre voyage : ok !
Nous débarquons donc à l’école avec notre mini PC et une sélection de photos et vidéos.
Quel plaisir de voir les visages émerveillés et cris de surprise des enfants, apercevant pour la
première fois un volcan enneigé, un désert, un lama, une vague géante (Teahupoo) ou encore
les ruelles de Madrid etc.
Quelques sucettes avant de partir et nous retournons au village, un large sourire aux lèvres.
Norman a entendu parlé de la petite session photo : il demande à les voir et reste ébahi devant
le salar d’Uyuni, cette immense étendue d’un blanc éclatant.
Saniel, qui n’a, comme la quasi-totalité des gens du village, jamais touché un ordinateur,
demandera à Emilie un cours d’ordinateur, un exercice pas évident !
En retour, il passera quelques heures à donner quelques cours de Bislamar, la langue nationale
du Vanuatu, un créole anglais né à la fin du XIXème siècle au contact (souvent violent / travail forcé)
des colons anglais.
Encore une autre particularité du Vanuatu : parce que les ni-vanuatu, il y a encore 100 ans, ne se
déplaçaient que très peu, plus de 110 langues différentes se sont développées, des langues
parfois seulement parlées et comprises de moins de 100 personnes, ce qui rendait ainsi la communication
entre villages et îles voisines difficiles…
On associe aussi parfois le Vanuatu avec le cannibalisme, pratique encore courante il y a 100 ans…
mais bien sûr, les choses ont bien changé !!
et nos repas étaient avant tout composés de yam (manioc), patate douce, bananes (légume ou fruit),
riz, et tous les jours pour nous et de temps à autre pour les habitants, de viande (délicieuse) et poisson
(les lagons étant relativement peu poissonneux) !
Au bout d’une semaine, on ne sera pas mécontent de retourner en ville pour varier de nouveau les plaisirs…
Un grand moment – le kite débarque à Launamoa !
Le vent revient sur la deuxième moitié de semaine et, après un rapide A/R pour aller chercher
les affaires sur Port Vila, Guillaume gonfle son aile, au grand étonnement des quelques
enfants présents. Alors qu’il se met à l’eau, le mot est passé dans le village et des groupes de
spectateurs se sont rapidement formés.
Guillaume part et les enfants hurlent, il passe les quelques vagues de la barrière et les hommes applaudissent…
Alors, quand Guillaume amène Alik, accroché à son cou, en body-drag (glisser sur l’eau, sans la
planche), c’est l’explosion de joie.
Et c’est parti pour une session de sauts pour amuser le petit monde, Guillaume allant jusqu’à sauter
par-dessus les bateaux…
Puis il propose à quelques jeunes de 7 à 10 ans de monter sur son dos et, bien agrippés, ils
partent à toute vitesse à travers le lagon !!! ENORME !!!
Emilie se mettra aussi à l’eau pour quelques bords, sous le regard étonné des hommes…
Au final, encore une expérience unique, de quoi vous « mettre la banane » pour quelques
jours et l’occasion pour Guillaume, quand bien même les conditions de kite n’avaient rien
d’exceptionnelles, de garder un souvenir impérissable du sourire et de la joie de ces enfants.
…et quelques autres moments de partage :
Ce sont véritablement les moments passés avec les habitants qui nous auront marqués lors de
cette escapade d’une semaine…
Pratiquement tous les jours, Guillaume partira pêcher en compagnie de Alik (auquel nous offrirons
d’ailleurs une canne en partant), Emilie ira faire du snorkelling ou se balader avec les enfants,
cuisiner avec les femmes, nous boirons le kava avec Norman et passerons de précieux moments
à échanger avec lui et Saniel sur nos modes de vie respectifs, si éloignés à première vue.
Dimanche, le jour du départ… toute la famille de Saniel et Norman est venue nous dire au revoir ;
sincères étreintes et pincements au cœur pour Emilie… on promet de leur envoyer quelques photos
prises pendant la semaine (à remettre via un intermédiaire car ils n’ont pas d’adresse postale…).
La fin de la semaine se terminera par une nouvelle sortie paddle avec Thomas pour Guillaume,
une session Internet / skype pour Emilie ; puis, après un début de soirée « rugby au pub »,
nous retrouverons Marilou et Owen pour un dernier repas !
Lundi … on fait une lessive, pack les sacs, prend un dernier ver avec Thomas et c’est déjà l’heure
de partir pour l’aéroport.
Alek nous amène et nous propose de passer prendre une bière locale, la « Tasker », que nous boirons
assis sur le parking de l’aéroport, à parler de nos vies respectives…
Jusqu’au bout ces 2 semaines au Vanuatu auront décidément été extra…et nous nous accordons
à dire que l’accueil extraordinaire des ni-vanuatu et la magie du volcan auront fait de ce séjour,
pour l’instant, l’expérience la plus marquante de notre tour du monde.
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